Publié le 15 mars 2024

En résumé :

  • Votre performance ne dépend pas d’un plan rigide, mais de votre capacité à décoder les signaux de votre corps, notamment l’hydratation.
  • Intégrer trois entraînements par semaine est possible même avec un emploi du temps chargé, en exploitant les parcours du centre-ville de Montréal.
  • L’erreur la plus coûteuse est de négliger l’analyse de votre foulée ; un choix de chaussure adapté prévient la majorité des blessures de débutant.
  • La récupération n’est pas passive : une collation ciblée (ratio 3:1 glucides/protéines) dans les 30 minutes post-course est essentielle pour éviter les courbatures.
  • L’hiver montréalais se gère avec un équipement technique (système 3 couches) et en privilégiant les parcours déneigés par la ville.

Le dossard est épinglé, l’adrénaline monte. Participer à une course de 10 km à Montréal, que ce soit pour le Marathon Beneva ou un défi caritatif, est un objectif exaltant. Face à ce défi, le premier réflexe de nombreux coureurs est de télécharger un plan d’entraînement générique sur huit semaines. On vous dit d’augmenter progressivement les distances, de bien vous chausser et de vous hydrater. Ces conseils, bien que justes en surface, omettent l’essentiel : ils sont déconnectés de votre réalité physiologique et de l’environnement unique qu’est Montréal.

La plupart des abandons ou des blessures ne viennent pas d’un manque de volonté, mais d’une mauvaise interprétation des signaux que votre corps vous envoie. Une douleur au tibia, un « mur » frappé au septième kilomètre, une fatigue persistante… ce sont des données que votre organisme vous transmet. Les ignorer en suivant aveuglément un plan standard est le plus court chemin vers la frustration.

Et si la clé n’était pas un plan rigide, mais plutôt une approche plus intelligente ? Et si le secret était d’apprendre à décoder ces signaux et à faire de Montréal votre meilleur allié d’entraînement ? C’est précisément l’approche de ce guide. En tant que kinésiologue spécialisé en course à pied, mon objectif n’est pas de vous donner un programme à suivre bêtement, mais de vous fournir les outils pour construire votre propre réussite. Nous allons transformer les contraintes, comme un agenda chargé au centre-ville ou l’hiver glacial, en opportunités stratégiques.

Ce guide est structuré pour répondre aux questions concrètes que se pose tout coureur montréalais. Nous allons décortiquer les mécanismes de la performance, choisir l’équipement qui vous évitera les blessures, et optimiser votre nutrition et votre récupération. Vous apprendrez non seulement à courir 10 km, mais à le faire en devenant un athlète plus conscient, plus résilient et prêt à franchir la ligne d’arrivée avec le sourire.

Pour vous accompagner dans cette préparation, cet article est conçu pour répondre point par point à vos interrogations. Il vous guidera à travers les étapes cruciales de votre entraînement, de la gestion de l’effort à l’adaptation de votre pratique à l’environnement montréalais, été comme hiver. Le sommaire ci-dessous vous permettra de naviguer facilement entre les différentes thématiques.

Pourquoi votre corps lâche au 7ème kilomètre si vous négligez l’hydratation ?

Ce scénario est tristement classique : les premiers kilomètres se passent à merveille, les jambes sont légères, le souffle est bon. Puis, aux alentours du septième kilomètre, c’est le « mur ». La fatigue devient soudainement écrasante, les muscles semblent se vider de leur énergie et le rythme s’effondre. La cause la plus fréquente et la plus sous-estimée de ce phénomène est la déshydratation. Votre corps ne vous trahit pas, il vous envoie simplement un signal d’alarme critique que vous n’avez pas anticipé.

Physiologiquement, l’eau est le transporteur de l’énergie (le glycogène) vers vos muscles et aide à réguler votre température corporelle via la transpiration. Lorsque vous manquez d’eau, votre volume sanguin diminue, votre cœur doit pomper plus fort pour irriguer les muscles, et l’évacuation de la chaleur devient moins efficace. Il n’est pas nécessaire d’être assoiffé pour être en danger : selon les experts en physiologie de l’exercice, une déshydratation de 2% du poids corporel peut réduire les performances de 10 à 20%. Pour un coureur de 70 kg, cela représente une perte d’à peine 1,4 litre d’eau, une quantité rapidement atteinte lors d’une course estivale à Montréal.

Anticiper est donc la seule stratégie viable. Cela ne signifie pas boire un litre d’eau juste avant de partir, ce qui ne ferait que surcharger votre estomac. La bonne pratique est une hydratation régulière tout au long de la journée précédant la course et, pour une sortie de 10 km, de boire de petites quantités (150-200 ml) toutes les 20-30 minutes pendant l’effort si la température est élevée. L’humidité de Montréal en été accentue la sudation, rendant ce point encore plus crucial.

Gros plan sur les mains d'un coureur tenant une bouteille d'eau avec condensation, parc verdoyant flou en arrière-plan

Heureusement, la ville est bien équipée pour les coureurs. Connaître l’emplacement des points d’eau est une compétence aussi importante que de savoir gérer son allure. Voici une liste des ressources disponibles sur les parcours les plus populaires :

  • Canal Lachine : Fontaines actives de mai à octobre, généralement positionnées tous les 2 à 3 km. Attention, elles sont fermées en hiver.
  • Parc Maisonneuve : Vous trouverez quatre points d’eau stratégiquement placés près des terrains de sport et du lac.
  • Mont-Royal : Les fontaines principales sont situées au Lac des Castors et près du Chalet du Mont-Royal, idéales pour une pause à mi-parcours.
  • Parc La Fontaine : Trois fontaines sont accessibles autour du lac, actives de mai à septembre.
  • Circuit Gilles-Villeneuve : Des points d’eau sont disponibles aux deux extrémités du circuit, parfaits pour se ravitailler à chaque tour.

Comment structurer 3 sorties par semaine quand on travaille 40h au centre-ville ?

L’un des plus grands défis pour le coureur urbain est de concilier un emploi du temps professionnel exigeant avec un plan d’entraînement cohérent. L’idée de devoir caser trois sorties par semaine semble souvent impossible. Pourtant, la clé n’est pas de « trouver » du temps, mais de le structurer intelligemment en utilisant les fenêtres disponibles et les infrastructures du centre-ville de Montréal. Une approche de qualité plutôt que de quantité est primordiale.

Un plan de trois séances hebdomadaires est idéal pour progresser sans risquer le surentraînement. La structure classique et la plus efficace se compose de :

  1. Une sortie en endurance fondamentale : C’est votre sortie longue du week-end, courue à une allure où vous pouvez tenir une conversation. Elle construit votre base aérobie.
  2. Une sortie de fractionné (intervalles) : Courir de courtes périodes à haute intensité suivies de périodes de récupération. C’est ce qui améliore votre vitesse et votre VMA (Vitesse Maximale Aérobie).
  3. Une sortie au seuil (tempo) : Courir à une allure « confortablement difficile » sur une durée continue de 20 à 40 minutes. Cela habitue votre corps à soutenir un effort intense plus longtemps.

La question est : comment intégrer cela dans une semaine de travail ?

Exemple concret : le modèle du Club Les Pélicans de Rosemont

Des clubs de course montréalais comme Les Pélicans proposent un modèle éprouvé pour les coureurs qui travaillent. Leur structure typique est une excellente source d’inspiration : une séance d’intervalles en soirée le mardi (ex: 19h au Parc Maisonneuve, durée totale de 45 min), une course « tempo » sur l’heure du midi le jeudi (ex: 30 min depuis le Vieux-Port, suivi d’une douche rapide), et la sortie longue en groupe le dimanche matin (ex: 9h au Canal Lachine, 60-90 min). Ce format permet d’intégrer un entraînement complet et varié sans sacrifier la vie professionnelle ou familiale.

Le « lunch-run » est une arme secrète pour le travailleur du centre-ville. Une course de 30-45 minutes suivie d’une douche rapide dans un gym à proximité est une option incroyablement efficace. Pour vous aider à planifier ces escapades, voici une comparaison des parcours les plus accessibles.

Comparaison des parcours pour une course le midi au centre-ville
Parcours Distance Dénivelé Points forts Douches à proximité
Boucle Vieux-Port 5-8 km Plat Vue sur le fleuve, peu de feux de circulation YMCA Centre-ville
Mont-Royal via Peel 6-10 km 150m+ Nature en pleine ville, parcours ombragé CEPSUM, Éconofitness
Canal Lachine via Atwater 7-12 km Plat Piste dédiée aux coureurs et cyclistes, points d’eau Centre sportif Gadbois

Triathlon ou demi-marathon : quel défi choisir pour une première expérience de dépassement ?

Une fois le premier 10 km conquis, l’envie de se lancer un nouveau défi est naturelle. Deux options prestigieuses se présentent souvent aux athlètes montréalais : le mythique Triathlon Esprit ou le populaire demi-marathon Beneva. Bien que les deux représentent un accomplissement majeur, ils sont radicalement différents en termes de préparation, de logistique et de budget. Le choix ne doit pas se faire sur un coup de tête, mais sur une analyse honnête de vos ressources et de vos affinités.

Le demi-marathon (21,1 km) est la suite logique de la course à pied. Il s’agit d’un défi d’endurance pure dans une seule discipline. La préparation est intense mais linéaire : il faut courir plus longtemps. Le triathlon, même en format sprint, est un défi de polyvalence. Il faut maîtriser trois sports (natation, vélo, course) et, surtout, l’art des transitions. C’est presque un quatrième sport en soi.

Montage symbolique montrant des chaussures de course et un vélo de triathlon côte à côte sur une piste

Au-delà de l’aspect sportif, la logistique et l’investissement financier sont des facteurs décisifs. Courir demande une bonne paire de chaussures ; le triathlon exige un vélo, une combinaison de natation, l’accès à une piscine, etc. L’engagement en temps est également très différent. Pour vous donner une image claire, comparons les deux événements phares de Montréal.

Budget et logistique : Triathlon Esprit vs Demi-marathon Beneva à Montréal
Critère Triathlon Esprit Demi-marathon Beneva
Inscription 225-275 $ 75-95 $
Équipement minimal Vélo (500 $+), combinaison (200 $+) Chaussures (150-200 $)
Temps entraînement/sem 8-10h (3 disciplines) 4-6h (1 discipline)
Accès installations Piscine, routes sécuritaires pour vélo Gratuit (parcs, rues)
Courbe apprentissage Élevée (technique natation, transitions) Modérée (gestion de l’allure)

En résumé, le demi-marathon est idéal si vous aimez la simplicité et la profondeur de la course à pied, et si vous cherchez à repousser vos limites d’endurance avec un investissement maîtrisé. Le triathlon est fait pour vous si vous aimez la variété, si vous êtes prêt à apprendre de nouvelles compétences techniques, et si vous disposez d’un budget et d’un temps d’entraînement plus conséquents. Le choix dépend entièrement de votre personnalité et de vos contraintes de vie. Il n’y a pas de mauvais choix, seulement un choix qui n’est pas le vôtre.

L’erreur de chaussure qui cause 60% des périostites chez les nouveaux coureurs

La périostite tibiale. Rien que le nom fait frémir les coureurs. Cette douleur lancinante le long du tibia est la blessure de sur-utilisation la plus commune chez les débutants. Elle est si fréquente qu’elle pousse beaucoup de nouveaux adeptes à abandonner, pensant à tort que leur corps « n’est pas fait pour la course ». Dans une grande majorité des cas, la cause n’est pas une fatalité génétique, mais une erreur technique simple et évitable : courir avec des chaussures inadaptées à sa foulée.

Il existe trois grands types de foulées : pronatrice (le pied s’affaisse vers l’intérieur), supinatrice (le pied roule vers l’extérieur) et neutre. Porter des chaussures conçues pour une foulée neutre alors que l’on est pronateur, par exemple, crée un stress mécanique énorme sur le tibia à chaque impact. Multiplié par des milliers de pas, ce stress provoque une inflammation du périoste, la membrane qui entoure l’os du tibia. C’est la périostite.

Acheter ses chaussures sur la seule base de la couleur ou de la marque est l’erreur la plus coûteuse. La seule façon de faire un choix éclairé est de procéder à une analyse de foulée en boutique spécialisée. Ce service, souvent gratuit, n’est pas un gadget marketing, c’est une consultation préventive essentielle. Un spécialiste vous filmera en train de courir sur un tapis pour déterminer objectivement votre biomécanique et vous orienter vers les modèles qui corrigeront ou soutiendront votre type de foulée. C’est l’investissement le plus rentable que vous puissiez faire pour une carrière de coureur sans blessure.

Les boutiques spécialisées de Montréal offrent ce service et possèdent l’expertise pour vous guider. Ne considérez pas cette étape comme une dépense, mais comme la première séance de votre plan de prévention.

Votre plan d’action pour une analyse de foulée réussie

  1. Prendre rendez-vous : Contactez une boutique spécialisée comme Boutique Courir (Plateau), La Foulée Sportive (Outremont) ou MEC (Marché Central) pour une analyse de foulée sur tapis.
  2. Apporter vos anciennes chaussures : L’usure de vos vieilles espadrilles est une mine d’informations pour l’expert qui analysera votre démarche.
  3. Courir sur le tapis : Préparez-vous à courir 2 à 3 minutes pendant que le spécialiste effectue une captation vidéo de vos pieds.
  4. Analyser votre foulée : Discutez avec le spécialiste pour comprendre votre type de foulée (pronateur, supinateur, ou neutre) et ses implications.
  5. Tester plusieurs modèles : Essayez 3 à 4 modèles de chaussures recommandés directement sur le tapis de course en magasin pour sentir la différence.
  6. Choisir la bonne pointure : Optez pour une chaussure qui laisse environ un centimètre (la largeur d’un pouce) d’espace libre devant votre orteil le plus long pour éviter les ongles noirs.

Que manger dans les 30 minutes après la course pour ne pas être courbaturé le lundi ?

Vous avez terminé votre longue sortie du dimanche, vous êtes fier de vous, et la première chose à laquelle vous pensez est de vous affaler sur le canapé. Erreur. Les 30 à 60 minutes qui suivent un effort intense sont ce que les physiologistes appellent la « fenêtre métabolique ». C’est une période cruciale durant laquelle votre corps est une véritable éponge, prêt à absorber les nutriments pour se réparer et se recharger. Ignorer cette fenêtre est la garantie de se réveiller le lundi matin avec des courbatures intenses et une récupération incomplète.

Pendant la course, vous avez puisé dans vos réserves de glycogène (le carburant de vos muscles) et créé des micro-déchirures dans vos fibres musculaires (ce qui cause les courbatures). La priorité post-course est donc double : reconstituer les stocks de glycogène et fournir des protéines pour la réparation musculaire. La science du sport a démontré l’efficacité d’une approche précise pour optimiser ce processus.

Le protocole de récupération nutritionnelle optimal

L’approche la plus efficace, confirmée par de nombreuses études en nutrition sportive, est de consommer une collation combinant des glucides et des protéines dans un ratio d’environ 3:1. Un exemple concret et simple est un grand verre de lait au chocolat (environ 500 ml) accompagné d’une banane. Cette combinaison apporte environ 60g de glucides pour 20g de protéines, un ratio idéal. D’après une analyse des protocoles de récupération, cette stratégie permet de réduire les marqueurs inflammatoires de 25% et accélère de manière significative la resynthèse du glycogène musculaire, limitant ainsi l’intensité et la durée des courbatures ressenties 48 heures après l’effort.

L’avantage de courir à Montréal est l’accès facile à des options de récupération à la fois délicieuses et efficaces. Pas besoin de se contenter de poudres et de shakers si vous n’en avez pas envie. Voici quelques idées de collations post-course locales pour respecter ce principe du 3:1 :

  • Option rapide maison : Un smoothie avec une banane, du lait d’avoine, une cuillère de beurre d’amande et une touche de sirop d’érable du Québec. Ajoutez une mesure de protéine en poudre pour un boost supplémentaire.
  • Option « prêt-à-manger » locale : Passez chez Avril ou Rachelle Béry pour une barre énergétique Näak (fabriquée à Montréal) ou une boisson de récupération Genuine Health.
  • Option iconique montréalaise : Un bagel de St-Viateur ou Fairmount au sésame (glucides) avec du fromage à la crème et du saumon fumé (protéines et bons gras).
  • Option brunch récompense : Planifiez votre arrivée près d’un lieu de brunch réputé comme L’Avenue sur le Plateau, Régine Café à Rosemont, ou Arthurs Nosh Bar à St-Henri pour une récompense méritée et nutritionnellement complète.

Quand augmenter la cadence de marche : les 3 signaux que votre cœur s’est adapté

Pour un débutant qui alterne course et marche, l’une des questions les plus angoissantes est : « Quand puis-je réduire les périodes de marche et courir plus longtemps ? ». La tentation est de suivre un plan rigide (« semaine 3 : courir 5 minutes, marcher 1 minute »), mais cette approche ignore l’indicateur le plus fiable : votre propre adaptation cardiovasculaire. Votre cœur vous dit précisément quand il est prêt pour le niveau supérieur. Il suffit d’apprendre à l’écouter.

L’entraînement régulier provoque des adaptations physiologiques remarquables. Votre cœur devient plus efficace : il est capable d’éjecter plus de sang à chaque battement. Par conséquent, pour un même effort, il a besoin de battre moins souvent. C’est un signe tangible de progrès. Selon des données de physiologie sportive compilées, il est courant d’observer qu’après 4 à 6 semaines d’entraînement régulier, la fréquence cardiaque au repos d’un débutant diminue de 5 à 10 battements par minute. C’est la preuve que votre « moteur » est devenu plus puissant.

Au lieu de vous fier à un calendrier arbitraire, surveillez ces trois signaux concrets qui indiquent que votre corps est prêt à augmenter l’intensité ou la durée de vos segments de course. Si vous pouvez cocher ces trois cases, il est temps de passer à l’étape suivante de votre plan.

  1. Le test de la conversation : Vous êtes capable de tenir une conversation (ou de chantonner) pendant vos segments de course sans être excessivement essoufflé. Si vous parvenez à le faire sur le faux-plat de l’avenue du Parc, c’est un excellent indicateur.
  2. La vitesse de récupération cardiaque : Après un segment de course, votre fréquence cardiaque redescend rapidement. Un bon objectif est de voir votre pouls passer sous les 120 battements par minute dans les deux minutes qui suivent l’arrêt de l’effort.
  3. La baisse de la fréquence cardiaque à effort égal : Sur un même parcours et à une vitesse similaire, vous constatez que votre fréquence cardiaque moyenne est de 10 à 15 battements plus basse qu’elle ne l’était il y a quatre semaines. C’est le signe le plus objectif de votre progression.

Lorsque ces trois signaux sont au vert, vous pouvez commencer à allonger progressivement vos intervalles de course et à raccourcir vos périodes de marche. C’est une progression basée sur vos acquis physiologiques, et non sur une feuille de calcul. C’est la méthode la plus sûre et la plus motivante pour avancer vers votre objectif de 10 km en continu.

Canal Lachine ou Parc Maisonneuve : quel spot pour vos sorties longues du dimanche ?

Le choix du lieu pour votre sortie longue du dimanche n’est pas anodin. À Montréal, chaque grand parc ou piste a sa propre « personnalité » et se prête mieux à certains types d’entraînement. Sélectionner le bon spot en fonction de l’objectif de votre séance peut faire une grande différence dans la qualité de votre préparation. Les trois joyaux de la couronne pour les coureurs montréalais sont le Canal de Lachine, le Parc Maisonneuve et le Circuit Gilles-Villeneuve.

Le Canal de Lachine est le roi des sorties longues à allure constante. Sa piste en poussière de roche est plus douce pour les articulations que l’asphalte, et son profil parfaitement plat sur des kilomètres en fait le terrain de jeu idéal pour travailler son endurance fondamentale ou son allure marathon sans être interrompu par des feux ou des dénivelés. Les nombreux points d’eau et toilettes en font un choix logistique très confortable.

Le Parc Maisonneuve est plus polyvalent. Ses boucles asphaltées et ses sentiers permettent de varier les plaisirs et les types d’effort. Ses légères montées sont parfaites pour intégrer du « fartlek » naturel (jeu de vitesses) dans votre sortie longue, en utilisant les côtes pour de courtes accélérations. C’est un excellent choix pour un entraînement plus ludique et moins monotone.

Le Circuit Gilles-Villeneuve est un laboratoire à ciel ouvert. Son asphalte parfait et sa boucle de 4,3 km précisément mesurée en font le lieu ultime pour les entraînements à allure spécifique. Si vous préparez un 10 km et que vous voulez tester votre allure de course sur une distance définie, c’est l’endroit idéal. Chaque tour peut servir de point de ravitaillement, simulant les conditions de course.

Pour faire un choix éclairé, voici un comparatif détaillé des infrastructures.

Comparatif détaillé des lieux de course à Montréal
Critère Canal Lachine Parc Maisonneuve Circuit Gilles-Villeneuve
Distance totale 14 km aller-retour Boucles de 2-5 km 4.3 km par tour
Surface Poussière de roche Asphalte + sentiers Asphalte parfait
Dénivelé Plat total Légères montées Plat
Points d’eau Tous les 2-3 km 4 fontaines 2 points
Toilettes 5 emplacements 3 bâtiments 2 blocs
Accès métro Lionel-Groulx, Atwater Pie-IX, Viau Jean-Drapeau
Stationnement Payant limité Gratuit abondant Payant le weekend

À retenir

  • La réussite de votre 10 km ne tient pas à la rigidité d’un plan, mais à votre capacité à interpréter les signaux de votre corps (hydratation, fréquence cardiaque, douleur).
  • L’investissement le plus crucial n’est pas la chaussure la plus chère, mais l’analyse de foulée professionnelle qui préviendra 60% des blessures de débutant.
  • L’environnement montréalais est une ressource : chaque parc, chaque parcours déneigé, chaque boutique spécialisée est un outil à intégrer dans votre stratégie d’entraînement.

Comment courir à Montréal l’hiver sans geler ses poumons ni glisser ?

Courir l’hiver à Montréal peut sembler être un acte de bravoure réservé à une poignée d’irréductibles. Les deux craintes principales sont légitimes : la sensation de « brûlure » dans les poumons due à l’air froid et le risque de chute sur une plaque de glace. Pourtant, avec la bonne technique et le bon équipement, la course hivernale est non seulement possible, mais aussi incroyablement gratifiante. Il s’agit de gérer la température et l’adhérence.

Le secret pour ne pas « geler ses poumons » est le système des trois couches. Cette technique permet de créer des couches d’air isolantes tout en évacuant la transpiration pour rester au sec (et donc au chaud). La clé est de s’habiller comme s’il faisait 10 degrés de plus que la température réelle, car votre corps va rapidement se réchauffer. Un cache-cou (de type Buff) remonté sur le nez et la bouche lors des premières minutes permet de pré-chauffer l’air inspiré et d’éviter le choc thermique.

Voici comment moduler ce système en fonction des conditions hivernales typiques de Montréal :

  • Scénario -5°C et humide : Couche 1 (base) en mérinos léger, Couche 2 (intermédiaire) en polaire mince, Couche 3 (externe) en coupe-vent respirant.
  • Scénario -15°C et sec : Couche 1 en mérinos d’épaisseur moyenne, Couche 2 en micro-polaire, Couche 3 en softshell qui bloque le vent.
  • Scénario -25°C et venteux : Couche 1 en mérinos épais, Couche 2 en polaire isolant, Couche 3 en hardshell avec une doublure isolante. Les accessoires deviennent non négociables : cache-cou épais, bonnet couvrant bien les oreilles, et un système de gants à deux couches.

Pour le problème de l’adhérence, il faut être stratégique. Tenter de courir sur un trottoir non déneigé est une invitation à la blessure. Heureusement, la Ville de Montréal entretient des corridors prioritaires pour les coureurs et cyclistes quatre-saisons. Connaître ces parcours est essentiel pour garantir la sécurité et la continuité de son entraînement.

Les parcours déneigés prioritaires et l’équipement anti-glisse

Selon les informations sur les parcours de course à Montréal, la Ville maintient trois axes principaux pour les coureurs hivernaux. La piste du Canal Lachine (entre le marché Atwater et le Vieux-Port), la piste cyclable du boulevard de Maisonneuve, et les sentiers principaux du Parc La Fontaine sont généralement déneigés et salés/sablés dans les heures qui suivent une chute de neige. Pour les jours de verglas ou de glace noire fréquente en janvier-février, l’investissement dans une paire de crampons amovibles (comme les Yaktrax Pro) est la meilleure assurance-vie pour vos chevilles. Ils offrent une adhérence remarquable et transforment la peur de glisser en confiance.

Ne laissez pas l’hiver briser votre élan. En maîtrisant ces techniques, vous pouvez comprendre comment transformer la saison froide en une période de consolidation de vos acquis.

Vous possédez maintenant toutes les cartes pour non seulement terminer votre premier 10 km à Montréal, mais pour le faire en pleine possession de vos moyens, sans blessure et avec une fierté immense. L’étape finale, et la plus importante, est de mettre ce savoir en action. Choisissez votre course, faites analyser votre foulée, et lancez-vous sur les pistes de notre magnifique ville avec l’assurance d’un athlète bien préparé. Votre ligne d’arrivée vous attend.

Rédigé par Marc-André Fortin, Kinésiologue accrédité par la FKQ et entraîneur spécialisé en course à pied avec 12 ans d'expérience dans le suivi d'athlètes urbains à Montréal. Expert en biomécanique et en prévention des blessures, il collabore régulièrement avec des cliniques de physiothérapie du Plateau pour la réadaptation des coureurs.